Resumen : El estudio de un sujets padeciendo un Sindrome de Turner
tipico revelo la existencia de une translocacion autosomica 2/22 asociada a un
cariotipo haplo-X. Este tanslocacion este caracterizada par la presencia de un
nec-cramosoma, acrocéntrico, resultado de la fusion de un segmenta discal de
las brazos largos del cromosoma 2 con el cromosoma 22. A Bila se debe que el
numero de cromosomas permanezca 46. De les catorce miembros quo aun viven de
este familia once han sida examinados des de el punto de vista citogenético :
siete son portadores de la anomalie cromosomica, cuatro, son indemnes. La
transmision de la translocacion es observada en tres generaciones. Las
individuos portadores de la translocation no parecen presentar particularidades
fenotipicas visibles. La eventualidad de un efecto intercromosomico entre
translocaciones autosomicas y aneuplaidias sexuales es discutida.
Zusammenfassung : Die Untersuchung Biner Patientin mit typischem
TurnerSyndrom deckte gleichzeitig des Vorhandensein Biner autosomalen
Translokation 2/22 ouf bel Karyotyp haplo-X. Diese Translokation ist durch
Neubildung Bines akrozentrischen Chromosome charakterisiert, des durch Fusion
Bines distalen Segments der langen Arme van NI, 2 mit W 22 entstand. Die
Chromosomenzahl bleibt demnach 46. Von 14 noch lebenden Mitgliedern der Famille
wurden 11 cytogenetisch untersucht. 7 zeigten die Translokation, 4 sind nicht
betroffen. Die Transmission der Translokation konnte über 3 Generationen
verfolgt werden. Die Träger dieser Translokation zeigen keine phänotypischen
Besonderheiten. Die Möglichkeit aines interchromosomalen Effektes zwischen
autosomalen Translokationen und sexueller Aneuploidie wird diskutiert.
Une malade (III,9), envoyée pour un examen chromosomique par le
Docteur J.-P. Brisset, présentait un syndrome de Turner typique.
L'analyse caryotypique confirma le diagnostic : existence d'un seul
chromosome X au lieu de deux. Cependant une translocation autosomique associée
fit décider une étude génétique systématique de toute la famille P...
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I. - Etude familiale
Quatre générations de la famille P... ont été étudiées (fig.
1).
La génération I ne comprend plus qu'une seule personne (I,2),
actuellement âgée de 84 ans, bien portante, et ne présentant apparemment
aucune anomalie. Son mari, non consanguin, a été tué pendant la guerre de
1914-18.
La génération II est composée des parents (II,1 et II,2) du
proposant (III,9) et de son oncle maternel (II,3) gui n'a pu être examiné. Le
père (II,1) est né en 1901, son aspect somatique, son état intellectuel sont
normaux. II en va de même de sa femme (II,2) qui, née en 1905, est toujours
réglée. Les époux ne sont pas consanguins. Le frère de la précédente
(II,3), né en 1910, ne s'est marié qu'à l'âge de quarante ans et sa femme
n'a jamais eu de grossesses.
La. génération III est composée de la descendance de II,1 et II,2 :
dix grossesses dont quatre ont été interrompues spontanément vers le
deuxième mois. L'un de ces avortements (III,7) était une môle hydatiforme.
La dixième et dernière grossesse s'est terminée en 1949 par l'expulsion, à
terme, d'une fille mort-née ne présentant pas de malformations
apparentes.
La première, deuxième, troisième et cinquième grossesses ont
abouti à la naissance de quatre garçons normaux nés en 1925, 1928, 1930 et
1935, actuellement adultes et en bonne santé : Les trois premiers sont mariés
et ont fait souche ; le quatrième est célibataire.
La neuvième grossesse s'est terminée en janvier 1947 par la
naissance d'un enfant pesant 3.600 gammes. Dès les premiers jours et pendant
six mois environ la nuque et les extrémités auraient été très
oedématiées (syndrome de Bonnevie-Ullrich). La croissance, entravée par des
troubles digestifs, fut remarquablement lente puisque à l'âge de huit mois
l'enfant ne pesait que 4 kg. Elle semble s'être accélérée vers la dixième
année, mais à 13 ans la fillette ne mesurait que 122 cm.
Quand nous examinons, à l'âge de 15 ans 1/2, sa taille est de 136 cm
et son poids 37 kg. Le syndrome de Turner est manifeste. Outre la petite
taille, l'absence totale de développement pubertaire, le pterygium colli
modeste mais net, l'implantation basse des cheveux sur la nuque, le cubitus
valus, les naevi pigmentaires disséminés emportent la conviction. Il n'existe
pas d'anomalies cardio-vasculaires. Le niveau mental n'a pas été mesuré ;
malgré un léger retard scolaire il ne semble pas très abaissé. La vision
des couleurs est normale. Celle-ci examinée chez son père, sa mère et deux
de ses frères (III,2 et III,4), apparut normale également.
L'exploration hormonale pratiquée dans le service du Professeur L. de
Gennes donne les résultats suivants :
fixation de l'iode radioactif : 25-32 % ; métabolisme de base ; + 18
% ; prégnandiol : traces ; prégnanetriol 0,2 mg/24 h. ; folliculine : 10
µg/24 h. ; 17-CO : 3,5 mg, après ACTH : C mg ; 17-OH : 5,7 mg, après ACTH :
23,7 ; F.S.H. : sup. à 75 u.s./24 h. Corpuscule chromatinien : cellules de la
muqueuse buccale acorpusculaires.
La laparotomie exploratrice, faite à l'occasion d'une appendicectomie,
permet de vérifier l'absence totale d'ovaires et l'existence d'un petit
utérus.
La génération IV : Du mariage du premier garçon (III,1) sont issus
: une fille apparemment normale née en 1954 (caryotype non établi) ; un
avortement spontané de deux mois ; une fille née prématurément en 1958
pesant 1.800 grammes et un garçon né à terme en 1961, tous deux
phénotypiquement normaux.
De III,2 est issu, en 1962, d'une deuxième grossesse, un garçon
(IV,6) d'aspect normal (caryotype non établi). Une première grossesse (IV, 5
) n'avait pas dépassé le deuxième mois, en 1956.
De III,3, un enfant mâle (IV,7) est issu. Né en 1958, il est indemne
d'anomalies clinique et caryotypique.
 Fig. 1. - Arbre
généalogique.
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Il. - Etude cytogenique
Onze membres de la .famille ont fait l'objet d'une étude
chromosomique. Ce sont : I,2 ; II,1 ; II,2 ; III,1 ; III,2 ; III,3 ; III,5 ;
III,9 ; IV,3 ; IV,4 et IV,7 (fig. 1).
La culture de tissu a été obtenue à partir de fragments de peau
selon notre technique habituelle (2).
Parmi les onze personnes examinées, quatre ont un caryotype normal et
sept présentent une anomalie identique dans tous les cas (fig. 2 et 3).
Chez ces sujets, le nombre de 46 chromosomes est respecté mais l'on
observe quatre anomalies morphologiques :
1) un seul chromosome 2 est présent ;
2) un seul chromosome 22 est présent ;
3) il existe un grand chromosome acrocentrique, très nettement plus
long qu'un 13-15 ;
4) dans le groupe 6-12-X, on décompte 16 chromosomes chez les sujets
masculins et 17 chez les sujets féminins. Le chromosome non appariable
ressemble à un 10 ou un 12.
L'explication la plus simple d'un tel remaniement consiste à imaginer
une translocation entre la partie distale des bras longs du chromosome 2 et le
chromosome 22, réalisant un nouveau chromosome (le grand acrocentrique).
Le néo-chromosome moyen serait, en ce cas, le restant du chromosome 2
(bras courts du 2 et partie proximale des bras longs).
En plus de son " économie ", cette explication s'accorde fort bien
avec la transmission de la translocation (cf. fig. 1) et le phénotype normal
des sujets qui en sont porteurs.
Il est possible, en effet, par des mesures sur photographies,
d'estimer qu'un tel remaniement a pu se produire sans perte appréciable de
matériel chromosomique.
Cette translocation 2-22 se rencontre chez II,2 qui la transmet à
quatre de ses enfants sur cinq. Il n'a pas été possible d'établir si la
translocation est apparue de nova chez II,2 ou si elle lui a été transmise
par son père, décédé depuis longtemps. La mère de II,2 présente en effet,
un caryotype parfaitement normal (I,2).
L'analyse du caryotype de II,3, frère de II,2 pourrait
éventuellement renseigner sur ce point, mais cet examen n'a pu encore être
pratiqué, pour des raisons matérielles.
Parmi les cinq enfants actuellement vivants de la troisième
génération, tous examinés quatre sont porteurs de la translocation (III,1 ;
III,2 ; III,5 ; III,9) et l'un est indemne (III,3). Rien ne distingue
apparemment le sujet sain de ses trois frères porteurs de l'anomalie. La
translocation semble s'être faite sans perte importante de matériel génique
susceptible de traduction phénotypique décelable.
Le dernier enfant (III,9), proposant, est porteur d'une double
anomalie autosomique et gonosomique. Outre la translocation autosomique
identique chez elle à ce qu'elle est chez sa mère, ses frères et ses neveu et
nièce, elle est porteuse d'une aneuploïdie sexuelle (fig. 4). Sa formule
chromosomique ne comporte que 45 chromosomes par absence d'un X, sans
mosaïcisme. Aucun corpuscule chromatinien n'est observé dans les cellules en
interphase (muqueuse jugale et culture de tissu). La traduction clinique est
celle d'un syndrome de Turner dans sa forme habituelle sans qu'aucune
particularité clinique ou biologique insolite puisse être rapportée à
l'anomalie autosomique associée.
Des cinq membres vivants de la quatrième génération, trois ont
été examinés. Deux (IV,3 et IV,4) sont porteurs, comme leur père, de la
translocation et comme lui apparemment asymptomatiques. Un troisième (IV,7)
est, comme son père, indemne.
Ainsi, il a été possible de suivre sur trois générations
successives la transmission d'une translocation autosomique toujours identique
à elle-même chez sept sujets porteurs et ne semblant pas comporter de
traduction phénotypique décelable dans les conditions actuelles d'examen.
 Fig. 2 a et b : II,2 Transl. 2-22
 Fig 3 a et b : IV,4 Transl.
2-22
 Fig. 4 a et b : III,9 (Proposant). Transl. 2-22 et syn Turner XO
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III. - Etude hematologique et salivaire
Dix membres de la famille ont fait l'objet d'une étude hématologique
et salivaire. Tous les sujets porteurs de la translocation autosomique, à
l'exception d'un seul (IV,4) et quatre sujets indemnes ont été examinés
(tableau I).
II n'a pas été possible d'établir de liaison entre la translocation
et l'un quelconque des groupes sanguins suivants : MNS, Rh, KeII (Kpa) et
Duffy. Les groupes sériques ne sont pas utilisables.
Tableau I. Etude hématologique et salivaire
PREMIERE GÉNÉRATION. |
I,2 : A1, MS/Ms, Mg-, Pi, CCDee, Cw-, K-, k+, Kp(a-b+),
Fy(a+), Jk(a+b-), Lu(a-b+), A.H.Leb : Se, lele Gm(a+b+x-e+), inv(l-a-), Hp 2.1,
Tf : C |
II,1 : A1, Ns/Ns, Mg-, P1, CCDee, Cw-, K-, k+, Kp(a-b+),
Fy(a-), Jk(a-b+), Lu(a+b+). A.H.Leb : Se, Lea : Le Gm(a+b+x+r-e-), Gm like (-),
Inv(l-a-b+), Hp 2.2, Tf : G |
DEUXIEME GÉNÉRATION. |
II,2 ; A1, MS/Ms, Mg-, P1, CcDee, Cw-, K-, k+, Kp(a+b+),
Fy(a+), Jk(a+b-), Lu(a-b+).A.H.Leb : Se, Lea : Le Gm(a-b+x-r-e+), Gm like (-),
Inv(l-a--b+), Hp 2.2, Tf : C |
TROISIEME GÉNÉRATION, |
III,1 : A1, MS/Ns, Mg-, P1, CCDee, Cw-, K-, k+, Kp(a-b+),
Fy(a+), Jk(a+b+), Lu(a+b+). sese, Lea : Le Gm(a+b+x+e+), inv(l-a-), Hp 2.2, Tf
: C |
III,2 : A1, MS/Ns, Mg-, P1, CcDee, Cw-, K-, k+, Kp(a+b+),
Fy(a+), Jk(a+b+), Lu(a-) sese, Lea : Le Gm(a-b+x-r-e+), Gm like (-),
Inv(l-a-b+), Hp 2.2, Tf : C |
III,3 : A1, MS/Ns, Mg-, P1, CCDee, Cw-, K-, k+, Kp(a+b+),
Fy(a-), Jk(a+b+), Lu(a+b+), sese, Lea : Le Gm(a+b+x+e+), Inv(l-a-), Hp 2.2, Tf
: C |
III,4 : A1, MS/Ns, Mg-, P1, CcDee, Cw-, K-, k+, Kp(a-b+),
Fy(a-), Jk(a+b+), Lu(a-). A.H.Lea : Se, lele Gm(a-b+x-r-e+), Gm like (-),
Inv(l-a-b+), Hp 2.2, Tf : C |
III,9 : A1, Ms/Ns, Mg- P1, CCDee, Cw-, K- k+, Kp(a+b+),
Jk(a+b+), Fy(a+), Lu(a+b+) sese, Lea : Le Gm(a+b+x+r-e-), Gm like (-),
Inv(l-a-b+), Hp 2.2, Tf : C |
QUATRIEME GÉNÉRATION. |
VI,3 : A1, MS/Ns, Mg-, P1, CcDee, Cw-, K-, k+, Kp(a-b+),
Jk(a+b+), Fy(a-), Lu(a-b+). A.H.Leb : Se, Lea : Le Gm(a+b+x-e+) , Inv(l-a-), Hp
2.2, Tf : C |
IV,7 : A1, MS/Ns, Mg-, P1, CCDee, Cw- K-, k+, Kp(a+b+),
Fy(a-), Jk(a+b-), Lu(a-b+).A.H.Leb ; Se, Lea : Le Gm(a+b+x+e+) , Inv(l-a-), Hp
2.2, Tf : C |
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Discussion
Cette observation familiale appelle plusieurs remarques.
La première translocation décrite chez l'homme, du type 22 -1 5,
comportait en plus d'un retard du développement mental et corporel une
atteinte phénotypique marquée au niveau de la colonne vertébrale (5). La
relation entre cette polydysspondylie et une éventuelle perte de matériel
génétique semble probable au vu d'une récente observation (1) d'une
translocation 14-15 chez une mère et sa fille toutes deux atteintes de ce
mémo syndrome polydysspondylique.
Le seul élément commun de ces deux remaniements étant un chromosome
14 ou 15, il devient plausible de penser que la perte de matériel génétique,
responsable du syndrome clinique, se trouve près du centromètre du chromosome
14 (ou 15).
Ce type d'analyse du contenu génétique du segment éliminé lors des
translocations avait été précédemment discuté sur des bases théoriques
(G).
Dans le cas présent, l'absence de trouble phénotypique, à l'échelle
de l'observation clinique tact au nains, interdit l'utilisation de cette
méthode. La recherche systématique des groupes sanguins n'a montré par
ailleurs aucune liaison avec le chromosome marqueur.
Les anomalies de la méiose chez les individus porteurs de
translocation sont bien connues chez l'homme, surtout dans le cas de
translocation intéressant le chromosome 21. Il est possible que chez les
sujets porteurs de cette translocation 22-2 un trouble de l'appariement des
homologues impliqués dans la translocation aboutisse â la formation de
gamètes non balancés. Une léthalité des zygotes ainsi formés expliquerait
le nombre élevé d'avortements spontanés observé dans cette famille, que la
translocation soit transmise par la mère ou par le frère.
Aucun document clinique ou génétique n'a pu être établi concernant
l'enfant mort-né (III,10).
Les anomalies méiotiques résultant d'une translocation peuvent
probablement s'étendre à l'ensemble du génotype. C'est ainsi que nous avons
observé trois cas d'aneuploïdie sexuelle associée à une translocation
autosomique :
- un cas de syndrome de Klinefelter XXY avec translocation du type
14~15 ;
- un autre cas de syndrome de Klinefelter XXY avec translocation du
22-14 transmise par le père (7) ;
- le présent cas, III,9.
Ces trois cas d'association chez le même malade d'une anomalie
sexuelle et d'une translocation autosomique évoquent le phénomène
d'interaction chromosomique (4). Cet effet rendrait compte, éventuellement, de
l'apparition de caryotypes pathologiques différents dans une même famille au
encore de l'accumulation de plusieurs anomalies chez un même individu.
Si cette notion d'interaction chromosomique se trouvait vérifiée sur
un plus grand nombre d'exemples, elle permettrait d'estimer plus justement les
dangers potentiels d'un remaniement, apparemment inoffensif, du matériel
héréditaire.
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Bibliographie
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