Depuis la découverte de Casperson et coll. (1) il est établi que les
chromosomes humains possèdent une structure interne reconnaissable après
coloration par des dérivés de la quinacrine et observation de la fluorescence
en lumière ultraviolette.
Récemment Yunis et coll. (2) ont obtenu une coloration paradoxale du
centromère au cours d'essais de dénaturation de l'ADN chromosomique par
chauffage à 90° et renaturation à 65°.
Après avoir utilisé la méthode décrite par ces auteurs, nous avons
noté l'apparition de structures pseudo-moniliformes dans certaines cellules
lors de variations contrôlées des conditions expérimentales.
De nombreux essais ont permis de préciser une méthode simple
permettant de reproduire ce résultat.
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Technique
Les étalements de cultures de sang périphérique sont réalisés par
notre technique habituelle (3), la fixation étant faite au Carnoy chloroformé
pendant 35 mn suivie d'une fixation au mélange de Carnoy acétique pendant 20
mn. Le milieu utilisé pour le choc hypotonique est celui précédemment
décrit (3).
Après séchage à l'air libre, les lames sont plongées pendant 10 à 12 mn dans un bain de tampon phosphate pH 6,5 de molarité (20 mM) maintenu à la température de 87°C. On laisse ensuite refroidir spontanément jusqu'à 70°. Les lames sont ensuite rincées et plongées dans le colorant de Giemsa
dilué dans ce même tampon, à température ambiante. Après 10 mn, une
coloration un peu pâle des chromosomes est observée et la reconnaissance de
la structure fine de chaque paire requiert l'usage du contraste de phase.
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Résultats
Des zones colorées, séparées par des zones claires, siègent en des
points identiques des deux chromatides de chaque élément, exactement aux
endroits " non fluorescents " décrits par Casperson, exception faite de la
constriction secondaire du 9. La constance de ces structures permet de définir
sans ambiguïté chaque paire chromosomique (fig.).
Ainsi que le démontre l'analyse de cellules trisomiques 21, le bras
long du 21 possède une zone claire juxtacentrique (zone fluorescente de
Casperson) et une zone télomérique fortement colorée. Cette structure très
reconnaissable reste aisément décelable sur une translocation 21-21, On note
que le bras long du 22 est intensément coloré sur toute sa longueur (faible
fluorescence notée par Casperson).
Enfin, même dans des translocations entre chromosomes moyens, le
diagnostic des éléments donneurs et receveurs ainsi que celui du segment
échangé reste très aisé comme dans un cas (11p- ; 10q+).
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Conclusions
La simplicité et la fidélité de cette méthode, ne nécessitant
aucun équipement particulier, nous font considérer qu'elle accroîtra
considérablement l'efficacité des examens cytogénétiques en permettant
l'identification précise de chacun des éléments normaux et anormaux.
 fig.
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Bibliographie
(1) T. CASPERSON, L. ZECH et C. JOHANSSON, Analysis of human metaphase
chromosome set by aid of DNA-binding fluorescent agents, Exptl Cell Res.,
62,1970, p. 490-492.
(2) J. J. YUNIS, L. ROLDAN et W. G. YASMINEH, Staining of repetitive
DNA in metaphase chromosomes (Communication personnelle).
(3) R. TURPIN et J. LEJEUNE, Les chromosomes humains,
Gauthier-Villars,1965, p. 23-29,1 volume.
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