Ce cri silencieux a fait déjà beaucoup de bruit. En Amérique
surtout, car il n'est pas encore connu en France. Il a seulement été projeté
au Sénat et à l'Assemblée Nationale. Mais c'est au grand public, c'est à chacun de nous qu'il s'adresse.
Ces temps-ci dans notre pays, on ne parle guère de la victime, de
celle qui meurt à chaque avortement. Au contraire, on assiste à la télévision
à des appels étranges qui réclament des êtres humains très jeunes pour en
extraire des pièces détachées. En Angleterre, certains exigent le droit de
fabriquer des embryons in vitro (par fécondation extra corporelle) pour
réaliser sur eux certaines manipulations qu'ils se gardent bien d'ailleurs
d'expliquer scientifiquement. Chez nous, des trémolos récents expriment le
regret de voir inutilisé le "matériel" représenté par quatre cent mille
éliminations par avortement chaque année ! Et toutes ces réclamations sont
faites au nom d'une prétendue grande conscience, pour soulager dit-on,
d'autres enfants, d'autres hommes !
Il serait hors de propos aujourd'hui de discuter le bien fondé
scientifique de ces proclamations. Qu'il suffise de dire qu'il existe d'autres
méthodes de greffes d'organes ou de lignées cellulaires qui sont beaucoup
plus prometteuses, déjà réalisées, et ne soulèvent aucun problème moral.
Il s'agit de greffes à partir de donneurs, pleinement avertis, conscients et
consentants.
Mais sans entrer dans le détail, qu'on réfléchisse un instant à la
façon dont les mass médias accueilleraient la demande d'un prétendu
thérapeute qui ferait campagne pour la modernisation de la guillotine afin de
s'approvisionner ainsi en pièces détachées, saines, fraîches et prélevées
selon les besoins de sa méthode !
Car, c'est bien de peine de mort qu'il s'agit quand on parle
d'avortement.
Nul ne sait, si les télévisions officielles montreront un jour la
vérité aux français ! Certes les anglais, les italiens, les hollandais ont
vu sur leur écrans ces images, mais la conspiration du silence est puissante
en notre pays. On dira que ces images sont impressionnantes (il est vrai
qu'elles le sont) et qu'on ne doit pas les projeter au grand public. Une telle
réserve serait peut-être respectable si nos télévisions s'étaient
refusées à retransmettre en direct la tuerie à Bruxelles ! Quand il s'agit de
l'assassinat d'adultes au cours d'un match de football ; la télévision
paraît moins regardante que lorsqu'il s'agit de l'élimination d'un enfant
dont le cri ne peut être entendu !
Les critiques n'ont pas manqué d'élever la voix pour attaquer le
film du Docteur NATHANSON. En réponse, ce dernier a simplement posé quatre
questions qui résument tout :
S'agit-il d'un enregistrement par imagerie ultra-sonore en temps réel
?
S'agit-il d'un être humain encore à naître ?
S'agit-il d'un enregistrement par ultra-sons, en temps réel, de
l'avortement d'un tout jeune être humain ?
Et en conclusion, la vie d'un très jeune être humain a-t-elle
effacée, son corps mis en pièce, séparé de sa tête, et la tête écrasée
et retirée en morceaux ?
A ces quatre questions tous les experts "neutres", même les plus
opposés, ont dû en rechignant faire la même réponse : oui.
Leurs ojections n'ont pourtant pas manqué, toutes inacceptables :
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1) Les images ultra sonores ont été manipulées : deux
types d'imagerie ont été utilisés et celui employé pendant l'avortement est
le plus difficile à voir.
C'est la seule allégation juste et d'ailleurs expliquée dans le
film par le Docteur NATHANSON lui-même. Au début de la grossesse on emploie
un "balayage" sectoriel qui donne prie grande précision. Plus tard, on est
forcé d'avoir recours au balayage linéaire moins détaillé mais qui permet
de voir tout l'enfant.
A aucun moment les images ne sont manipulées : l'affidavit donné
par le Professeur Ian DONALD, pionner de l'imagerie ultra sonore appliquée a
l'obstétrique, est formel sur ce point. Autorité incontestée, il écrit :
"j'ai maintenant étudié pas moins de quatre fois la bande vidéo du Docteur
NATHANSON intitulée le "CRI SILENCIEUX", et j'affirme, que je suis de
l'opinion que les activités foetales révélées par l'imagerie ultra sonore
en temps réel dans ce film ne sont pas truquées et qu'elles ne sont pas le
résultat d'un artefact intentionnel ou non.
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2) Les images de fuite de l'enfant sont artificiellement
accélérées et le foetus est bien plus age que ne le dit le
commentaire.
Faux - Les images ne sont en aucun cas accélérées et les
mouvements du foetus tentant d'éviter le contact de la canule aspiratoire sont
bien en temps réel. Tous les spécialistes de l'ultra sonographie en
conviennent.
Pour l'enfant, il n'est pas plus âgé que ne le dit le Docteur
NATHANSON. Le commentaire dit douze semaines. Il faut savoir que cet âge est
exprimé à la manière anglo-saxonne qui compte à partir des dernières
règles. Or, la fécondation n'a lieu que quinze jours après les
dernières règles comme chacun sait. La mère a donc bien douze semaines
d'absence de règles mais l'enfant lui a dix semaines d'âge réel (depuis la
fécondation). Ce fait m'a été confirmé par le Docteur NATHANSON lui-même.
L'enfant a donc dix semaines, c'est à dire le terme inscrit dans la loi
Veil.
A certains moments l'image est arrêtée, pour faire un "plan fixe",
afin de montrer un détail. Tous les spectateurs de télévision sont habitués
à cette pratique et personne ne peut s'y tromper.
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3) Un foetus de dix semaines, ne peut pas faire de
mouvements délibérés.
Le réflexe de défense, caractérisé par une tentative de fuite
existe bien chez le foetus de dix semaines, le "Tom Pouce" qu'on voit sur
l'écran. Ce fait a été constaté avec certitude lors d'interventions
chirurgicales sur des grossesses extra utérines. Sitôt que le chirurgien
touche le foetus celui-ci tente de fuire, de s'échapper avec des mouvements
désordonnés. C'est exactement ce que l'on voit dans le film. D'ailleurs on
sait parfaitement depuis que le Professeur Ian DONALD a introduit l'imagerie
ultrasonore en obstétrique que, spontanément, un foetus de dix semaines bouge
et en quelque sorte joue au trempoline ! Il n'est pas surprenant qu'il mette en
jeu cette mobilité en cas d'agression dans son sanctuaire.
Il faut remarquer aussi qu'au début du film le bébé porte son
pouce à ses lèvres. On sait avec certitude que certains bébés commencent à sucer leur pouce entre huit et dix semaines. D'autres le font plus tard. Celui
qu'on voit vivant au début du film est donc, si l'on peut dire, en pleine
forme. Il est tout à fait bien portant sans être particulièrement
précoce.
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4) Le cortex cérébral d'un foetus de 10 semaines n'est
pas assez développé pour qu'il puisse sentir la douleur. Il ne peut donc pas
tenter de fuir.
Faux - La douleur n'est pas sentie par le cortex cérébral,
(écorce) qui, lorsqu'il est stimulé électriquement chez l'adulte (au cours
d'une intervention de neurochirurgie) provoque des mouvements ou des sensations
tactiles mais jamais douloureuses. Le cortex est insensible, tous les
neurochirurgiens le savent depuis longtemps. La sensation douloureuse
est ressentie par l'hypothalamus, une région à la base du cerveau. Si
cette région est stimulée électriquement chez l'adulte, la personne perçoit
une douleur.
Or, l'hypothalamus est déjà fonctionnel chez un bébé de 8
semaines. C'est bien pourquoi ce Tom Pouce de 10 semaines ressent quelque chose
et tente de fuir, bien que son cortex, déjà en place, soit loin d'avoir
terminé son développement.
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5) Moins le cortex est nécessaire à l'élaboration d'une
conduite permettant d'échapper à une situation donnée.
C'est tout à fait vrai pour une action délibérée, réfléchie.
Mais retirer sa main quand on touche un objet brûlant est une réaction
d'évitement qui se passe au niveau de la moelle épinière et de
l'hypothalamus, sans remonter jusqu'au cortex. On n'a pas besoin de réfléchir
pour se dire : c'est chaud, ça fait mal, donc je retire ma main. Le réflexe
est ultra rapide et c'est bien heureux car le temps d'y penser, la brûlure
serait bien plus grave !
Mais la sensation de douleur, atteignant l'hypothalamus, est bien
claire cependant. Nul besoin d'une longue réflexion " corticale " pour s'en
aviser... C'est après qu'on dit, je me suis brûlé, comme chacun à pu en
faire l'expérience.
Que le bébé de dix semaines ressente une douleur au moment d'être
démembré, toute la neurophysiologie nous enseigne que c'est plus que
vraisemblable, c'est techniquement certain. Bien sûr certains critiques du
Docteur NATHANSON sont très résistants à la souffrance d'autrui. et
prétendent qu'il s'agit de phénomènes subjectifs ! Pourtant eux aussi
retirent leur main d'un objet brûlant !
Quand à savoir si le Tom Pouce réalise ce qui lui arrive quand la
canule de succion le touche et s'il se "rend compte" de ce qui l'attend, nul ne
peut répondre. Simplement, il a mal, et tout son organisme est en alerte.
D'ailleurs, son rythme cardiaque s'accélère brusquement de 140 par
minute à 200 par minute, c'est le signe physiologique d'une intense
émotion.
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6) Dans le liquide amniotique il n'y a pas d'air et donc
tout cri est impossible.
Cela est parfaitement vrai, on ne peut pas crier la tête dans
l'eau. Aussi. le film s'appelle-t-il justement le "cri silencieux". Mais on
sait que le foetus fait, dans l'utérus, des mouvements respiratoires. Un
extraordinaire incident rapporté par feu le Professeur Alfred W. LILEY (1) le
démontre. Pour traîter un enfant in utero, on avait injecté de l'air dans la
cavité amniotique et on entendit un cri long et prolongé émis par le bébé
dans le ventre de sa mère ! Ce bébé-là qui était suivi par des vrais
médecins, est né quelques mois plus tard, tout à fait normalement et n'a de
nouveau crié qu'après être enfin parvenu à l'air libre !
D'autres critiques ont été faites à ce film, toutes aussi peu
fondées, que je citerai pêle-mêle.
Qu'on ne fait pas d'anesthésie de la mère peur ce genre
d'avortement. Si. Que si l'on anesthésie la mère, le bébé doit être lui
aussi endormi.
Faux - Au cours d'une césarienne on endort légèrement la mère et
tous les anesthésistes savent que l'enfant ne doit pas naître
endormi. S'il l'est, c'est que l'anesthésie a été trop profonde. Pour un
avortement, on fait une anesthésie encore plus légère.
Qu'il n'y a pas d'ondes cérébrales décelables à l'électroencéphalogramme. Si - On détecte les premiers quarante
jours après la fécondation (HAMLIN 1964)
Que le baigneur que tient le Dr NATHANSON pour montrer la position
du bébé est bien plus grand que nature. Bien sûr, Tom Pouce de 10 semaines
est grand comme le pouce, NATHANSON le montre d'ailleurs fort bien. S'il
utilisait un modèle aussi petit, il serait plus petit que l'image apparaissant
sur l'écran de télévision !
Qu'un avortement ne dure pas si longtemps. Si - D'après la PLANNED
PARENTHOOD, un avortement ne dure que 10 minutes en moyenne. Dans le film,
l'avortement dure 8 minutes !
etc... etc... Un recueil de toutes les critiques a été fait par le
Docteur GLASOW qui les a remarquablement refutées une par une. (National Right
to life. 419, 7th St N.W. suite 402, Washington D.C. 20004) et une version
abrégée en a été publiée dans le NATIONAL RIGHT TO LIFE NEWS p. 6 et 7,
vol. 12 n°8 du 2 mai 1985 : Cristicisms of "the silent scream" falls a part
under scrutinity
De même, Vincent COLLINS, Steven ZIELINSKI et Thomas MARZEN ont
publié une remarquable étude sur la souffrance foetale : ''Fetal Pain and
abortion ; the medical évidence." (AMERICANS UNITED FOR LIFE n° 18, 3435.
Dearborn, Suite 1804, Chicago, Illinois 60604). Contresignée par 24
spécialistes, pédiatres, gynécologues et accoucheurs.
Alors, dira-t-on, pourquoi tant de critiques si la véracité du
film du Docteur NATHANSON ne peut être-mise en doute. Justement ; parce que ce
document inéfutable est un argument terrible !
C'est seulement quand on les voit du point de vue de la victime crue
les images atroces peuvent éclairer le jugement. Qu'il s'agisse des fours
crématoires, de la bombe atomique ou des horreurs des guerres actuelles, ceux
qui ont vu ne peuvent plus se taire.
Or, comme l'a dit NATHANSON, chaque personne ayant vu le film
devient un témoin oculaire de ce qu'est véritablement un avortement. Et ce
témoignage est vu du côté de la victime, celle qu'on voit bien vivante au
début et qui, démembrée, est aspirée finalement par la machine de
l'avorteur.
Et le Docteur NATHANSON est lui aussi inéfutable. Il a été l'un
des promoteurs de la campagne pour l'avortement aux Etats Unis. Non seulement
il a joué un rôle de premier plan pour obtenir le droit d'avorter, mais il a
; à l'époque pratiqué lui-même des avortements. Plus de 5.000
personnellement. Et la clinique qu'il dirigeait à l'époque à New York, le plus
grand avortoir du monde non-communiste, a pratiqué, sous sa direction plus de
60.000 avortements.
Le Docteur NATHANSON sait donc mieux que quiconque ce dont il parle
et son témoignage est sans appel.
Quand à sa conversion, il l'a décrite lui-même. C'est en
découvrant les merveilles de la physiologie du foetus pendant les premiers
mois de la vie qu'il a acquis progressivement mais inéluctablement la
conviction scientifique qu'il avait présidé a 60.000 morts.
Depuis cette époque, le docteur NATHANSON est probablement l'avocat
le plus percutant du respect de la vie humaine, depuis la conception.
Alors pourquoi tant de critiques ? C'est parce que le film lui-même
ouvre les yeux à beaucoup L'avorteur qui avait accepté de filmer en imagerie
ultra sonore l'avortement qu'il pratiquait (il en avait déjà effectué lui
même plusieurs milliers) a vu le film pendant le montage. Il est sorti de la
salle et, depuis, n'a plus jamais pratiqué d'avortement.
Le témoignage du Docteur NATHANSON est donc d'une importance
extrême. C'est pourquoi tout a été fait pour tenter de le critiquer, de le
dévaluer et, surtout en France, pour qu'on en parle pas, qu'on ne le montre
pas.
C'est pour rompre ce silence complice, c'est pour que ce "cri
silencieux" (répété 400.000 fois par an dans notre pays) soit enfin entendu
en France que "l' AMADE", "les Associations familiales catholiques" et "Les
femmes et les enfants d'abord SOS futures mères" ont organisé cette
projection.
C'est volontairement que j'ai répondu d'avance aux critiques qu'on
a fait, qu'on pourrait faire, qu'on tentera de faire. Il vaut mieux y répondre
avant pour vous donner tous les éléments du jugement. Ensuite... Ensuite, il
faut voir les images, écouter le commentaire et réfléchir en silence. Plus
tard, pas dans cette salle car ce serait de peu d'utilité, mais partout autour
de vous et par tous les moyens dont vous disposerez vous transformerez ce cri
silencieux en ce qu'il est véritablement hélà s, un cri de désolation. Pour
qu'il soulève enfin dans le coeur du pays tout, entier un immense cri
d'indignation.
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Note
(1) (Ref. U.S. Senate. Hearing before the Committe on constitutional
amendment 93rd Cong. 2nd Sess. 1976)
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