Il y a quelques années, des manipulateurs prétendaient étudier sur
des embryons humains de moins de quatorze jours la débilité mentale,
l'hémophilie, la myopathie ou la mucoviscidose ! Un témoignage devant les
parlementaires britanniques m'amena à faire remarquer que sur un être humain
de moins de quatorze jours (c'était la date de péremption proposée pour
l'utilisation légale du matériel humain) on ne peut pas étudier un trouble
du cerveau, qui n'est pas mis en place, ni une impossibilité de coagulation du
sang, qui ne circule pas encore, ni une anomalie des muscles qui ne sont mêmes
pas ébauchés, ni une imperfection du pancréas, qui n'apparaîtra que plus
tard. Cette intervention, très matter of fact, fut fort mal accueillie.
L'hebdomadaire scientifique Nature titra : French influence in Britain !
Chose tout à fait shocking. Nature alla jusqu'à proposer en récompense un
abonnement d'un an à quiconque fournirait un protocole d'expérience
démontrant l'inanité de ces assertions. Cela fait trois ans. Nature n'a
publié aucun protocole et à ma connaissance, personne ne reçoit gratis cet
excellent périodique.
Il n'était vraiment pas nécessaire d'utiliser des êtres humains, car,
au cours de ces trois années, le gène de la mucoviscidose a été découvert,
le gène de la dystrophie musculaire a été cloné, la protéine qu'il
fabrique, la dystrophine, est maintenant connue et on a fait de grands progrès
dans la compréhension des maladies de l'intelligence. Pour l'hémophilie, on
fabrique par génie génétique le facteur de la coagulation dans des
bactéries artificieusement manipulées. On pourra ainsi traiter les
hémophiles sans risque de leur inoculer le Sida.
Et ces conquêtes de la médecine ont été réalisées sans que la vie
d'un seul homme ait été mise en jeu.
Pourtant les demandeurs insistent, les propositions de loi s'accumulent
: pourquoi cet appétit de chair fraîche ?
Pour une raison majeure qu'on n'ose guère formuler tant son réalisme
est sordide.
Un embryon de chimpanzé coûte fort cher (il faut entretenir
l'élevage). La vie humaine n'a pas de prix. Elle a même perdu toute valeur,
depuis que des nations, longtemps civilisées, ont renié par un vote ce que
pendant deux mille ans et plus tous les maîtres de la médecine avaient
constamment juré.
Depuis le 23 avril 1990, les très jeunes sujets de Sa Gracieuse
Majesté, tant qu'ils n'ont pas atteint quatorze jours révolus, peuvent être
considérés comme matériel expérimental. Cette vivisection des très jeunes
Anglais, cette suppression de habeas corpus au tout début de la vie n'a même
pas retenu l'attention des media chez nous !
En ces temps de commémorations multiples et variées, un étonnant trou
de mémoire collective semble être apparu dans l'histoire. Pour les
expérimentateurs sur embryons et fœtus humains, leur assurance ne peut être
fondée que sur une ignorance absolue qui pourrait s'exprimer en un mot :
Nuremberg ? Connais pas !
Haut
Déportements contre nature
A partir des manipulations de l'embryon in vitro, certains voudraient
faire croire que tout est techniquement possible, même les engendrements
contre nature, par autoreproduction ou par homosexualité cellulaire ! Or, la
nature se refuse à ces déportements.
On croyait hier que le patrimoine transmis par le sperme et celui
transmis par l'ovule étaient strictement homologues (aux chromosomes sexuels
près). On sait aujourd'hui, grâce à Surani, à Swain et à Holliday que chaque
sexe marque de son " empreinte " l'ADN qu'il transmet.
Un peu comme l'étudiant qui souligne le passage à réciter tout de
suite, et raye un autre à utiliser plus tard, la méthylation de l'ADN marque
les points importants.
L'homme souligne ce qui permettra de construire les membranes et le
placenta ; la femme souligne les instructions pour diversifier les tissus
nécessaires à l'embryon.
Un œuf fécondé ne contenant que le message masculin même à double
exemplaire avec le nombre voulu de chromosomes n'est pas un être humain : il
ne forme que des petites vésicules, des pseudo-sacs amniotiques, c'est ce
qu'on appelle une môle hydatiforme qui peut dégénérer en cancer, le
chorio-épithéliome. Réciproquement, un œuf fécondé ne contenant que le
message féminin, même au complet, même avec deux jeux de chromosomes, n'est
pas un être humain non plus ; cela ne fabrique que des pièces détachées :
du poil, de la dent, de la peau, de n'importe quoi, mais en vrac, sans aucune
mise en forme (c'est le kyste dermoïde).
Haut
Un père, une mère
Dans l'œuf fécondé, sphère minuscule d'un millimètre et demi de
diamètre, se trouve déjà , miniaturisée à l'extrême, la division du travail
qui nous est si familière : à l'homme la construction de l'abri et la quête
de la nourriture (les membranes et le placenta). A la femme l'élaboration de
l'enfant (les tissus différenciés). La reproduction " monoparentale " ou "
unisexe " est impossible dans notre espèce.
Finie, la prétention de procréer " entre femmes " en fécondant un
ovule avec le noyau d'un autre ovule, prélevé sur une amie.
Terminé le cauchemar " gay " de la conception purement masculine par
introduction de deux spermatozoïdes dans un œuf préalablement privé de son
noyau légitime et implanté plus tard dans quelque utérus d'emprunt !
Dévaluée, la spéculation du milliardaire escomptant la reproduction
d'un " clône " à son image pour transmettre en même temps son capital
génétique et ses intérêts financiers !
La première cellule qui n'aurait pas un père et une mère ne
pourrait survivre longtemps, l'être ne serait même pas conçu !
Pour le généticien, " Honore ton père et ta mère, afin de vivre
longuement " est bien un commandement divin : la nature lui obéit.
|