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Introduction
Le syndrome 5p- ou maladie du cri du chat a été individualisé par
Lejeune et coll. en 1963, à partir de 3 observations. Le signe le plus
caractéristique de cette affection et qui a conféré son nom à la maladie est
le cri plaintif aigu de l'enfant. Ce cri, associé à la dysmorphie
cranio-faciale caractéristique, permet de faire le diagnostic chez le bébé.
La fréquence de la maladie est estimée à 1 pour 50000 naissances (7F/5M) et
l'on dénombre plus de 330 cas rapportés dans la littérature selon Réthoré,
en 1977.
L'aspect dysmorphique cranio-facial associe une microcéphalie
majeure, un visage lunaire chez le nourrisson, ovalaire avec aplasie des
gognons chez l'adulte, une micrognathie et un hypertélorisme marqué. Le
crâne est petit et l'ensellure nasale très large et plate, avec dans certains
cas, une protrusion de la région fronto-médiane. Un strabisme divergent est
fréquent. Le palais est ogival et les dents sont mal implantées (de Grouchy
et al., 1964 ; Lejeune et al., 1963, 1964 ; Niebuhr, 1979 ; Rethoré, 1977).
La débilité de ces enfants est sévère avec un langage quasi
inexistant et un QI le plus souvent inférieur à 20. La léthalité est faible.
Les anomalies dermatoglyphiques constituent un élément important du
diagnostic.
Nous nous proposons de rapporter, dans ce qui suit, les données
morphologiques concernant l'encéphale de ces patients tel que peut nous le
montrer l'imagerie par résonance magnétique (IRM) in vivo. Une revue des
données neuropathologiques de la littérature complète l'exposé.
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Matériel et méthodeHaut
Observations
La population étudiée comporte 7 patients porteurs de la maladie
du cri du chat, faisant partie d'un travail de recherche développé depuis
quelques années et partant sur l'analyse morphométrique de l'encéphale de
patients, actuellement au nombre de 75, présentant des constitutions
pathologiques en rapport avec des aberrations chromosomiques (Tamraz et al.,
1987 ; Tamraz,1991). Tous ces patients ont bénéficié d'un examen
cytogénétique et clinique, neuro-psychologique et somatique.
Les explorations IRM ont été pratiquées, sous sédation, dans le
service de neuroradiologie du Centre hospitalier National d'Ophtalmologie des
Quinze-Vingts. Deux de ces patients ont été explorés à bas champ (0,15 T) et
six à haut champ (1,5 T), l'un de nos 7 patients ayant été exploré sur les
deux systèmes à 3 ans d'intervalle.
Âgés de 2 à 33 ans au moment de l'examen, on compte 3 adultes (27,
30 et 33 ans) et 3 enfants (2, 6, 10) et un adolescent de 16 ans. La
répartition en fonction du sexe montre une prépondérance féminine (6 F / 1
M) dans notre série.
Un résumé des observations comportant les principaux éléments
sémiologiques et les données de l'examen cytogénétique de nos patients
répertoriés dans le tableau I, sont rapportés dans ce qui suit.
Patient 1 (fig. 1 ) (JOU. C.): (IP n° 31398) ; caryotype :
46, XX, del(5) (pter ? p14.2:)
Deuxième enfant de parents bien portants, non consanguins. La
mère, née en 1955, a fait une fausse couche de 1 mois en 1987. Son caryotype
est normal comme celui de son époux, né en 1951. L'enfant est née à terme,
le 11 juillet 1988, pesant 2280 g, mesurant 45 cm et ayant un périmètre
crânien de 32 cm. Âgée de 4 ans, son poids est de 13 kg, sa taille de 91 cm,
et son périmètre crânien de 45 cm; le test de niveau sans langage révèle
un âge mental de 2 ans. La marche a été acquise à 22 mois. Il n'a jamais
été noté de convulsions. Les réflexes sont vifs, le sommeil très léger.
On ne retrouve pas de malformations sensorielles ou viscérales. Le syndrome
dysmorphique est celui de la maladie du cri du chat avec des tubercules
prétragiens bilatéraux. L'épicanthus a totalement disparu à l'âge de 2
ans.
Patient 2 (fig.2) (CAI.M : (IP n° 5386) ; Caryotype : 46,
XX, del(5p)
Troisième enfant d'une femme née en 1950, qui a fait une fausse
couche en 1976 et quatrième enfant d'un homme né en 1943 dont la première
épouse a fait une fausse couche. Le caryotype des 2 parents est normal.
L'enfant est née le 14 novembre 1984, pesant 2620 g. Elle a marché à 2 ans.
Elle n'a jamais convulsé. A l'âge de 5 ans et 7 mois, M. pèse 13 kg, mesure
105 cm et son périmètre crânien est de 45 cm. Le test de niveau (QD) sans
langage est de 0,45. L'enfant est agitée, se mordille les doigts. Le syndrome
dysmorphique est celui de la maladie du cri du chat. L'hypertélorisme est
très important. Il existe un strabisme divergent.
Patient 3 (fig. 3) (NAS. S.): (IP n° 28155) ; Caryotype :
46, XX, del(5) (pter ? p15.31:)
Première enfant de parents libanais, bien portants, nés en 1958,
ayant un caryotype normal. Née le 7 novembre 1983, à 8 mois, 8 jours, elle
pèse 2370 g. Actuellement elle mesure 122 cm et a un périmètre crânien de
48 cm. Le QD sans langage est de 0,33. Les réflexes sont vifs et il existe un
nystagmus. L'enfant marche les genoux légèrement fléchis. Le syndrome
dysmorphique est celui de la maladie du cri du chat.
Patient 4 (fig.4) (BLA. JB.): (IP n° 32609); caryotype :
46, XY, r(5) (pl4 q35)
Fils unique, né à terme le 15 décembre 1974 avec un petit poids.
La mère née en 1943, a un caryotype normal. Le père, né en 1946, est
décédé accidentellement au troisième mois de la grossesse. J.B. présente
depuis 1987 une épilepsie ayant débuté à la suite d'une hyperthermie.
Actuellement, à l'âge de 18 ans, son poids est de 31 Kg, sa taille de 137 cm
et son périmètre crânien de 45,5 cm. Le QD est de 0,20. Il existe de graves
troubles du comportement avec automutilation. Les réflexes sont très vifs. Le
syndrome dysmorphique est celui de la maladie du cri du chat. L'épicanthus,
modéré, est toujours visible. On note un strabisme divergent.
Patient 5 (fig. 5) (DAG. M.): (IP n° 3754); caryotype :
46, XX, del(5) (pter ? p14.2:)
Première enfant née à terme le 8 août 1961, pesant 2350 g,
mesurant 46 cm et ayant un périmètre crânien de 32,5 cm. La mère, née en
1938 et le père en 1935, sont bien portants et ont un caryotype normal. Âgée
de 31 ans, M. pèse 36 kg, mesure 140 cm et a un périmètre crânien de 48,4
cm. Le test de niveau (Binet-Simon) révèle un âge mental de 3 ans. Depuis 2
ans sont apparus des troubles de l'équilibre et un léger tremblement des
extrémités. Le bilan thyroïdien est normal. La chromatographie des acides
aminés urinaires évoque une tubulopathie actuellement en cours d'étude. Le
syndrome dysmorphique est celui de la maladie du cri du chat, mais,
contrairement à l'habitude, les gognons sont saillants. L'épicanthus a disparu
vers l'âge de 3 ans.
Patient 6 (fig. 6) (SAU. C.): (IP n° 10652); caryotype :
46, XX, del(5) (pter ?pl400:)
Fille unique de parents bien portants, nés en 1936, ayant un
caryotype normal. Née le 15 octobre 1959 au terme de 8 mois, pesant 2760 g,
elle pèse actuellement 56 kg, mesure 152 cm et a un périmètre crânien de
51,7 cm. Elle n'a jamais convulsé. Les réflexes sont vifs. Elle marche les
genoux fléchis. Elle parle relativement bien et travaille en Centre d'Aide par
le Travail (CAT). Le syndrome dysmorphique correspond à la maladie du cri du
chat. L'épicanthus a totalement disparu.
Patient 7 (HAC. H.): (IP n° 25595); caryotype : 46, XX,
del(5p)
Troisième enfant d'une mère née en 1929 et d'un père né en
1926. Le caryotype des 2 parents est normal. Née le 7 août 1959 au terme
dépassé de 15 jours, pesant 2870 g, elle a marché à 2 ans 6 mois. Le QI est
de 0,50. Actuellement, elle pèse 57 kg, mesure 155 cm et son périmètre
crânien est de 51 cm. Il n'y a jamais eu de crises convulsives mais un
dodelinement important de la tête existe depuis une dizaine d'années de même
qu'un léger tremblement des extrémités.
TABLEAU I. - Liste des patients porteurs d'une maladie du
cri du chat. TABLE I. - Listing of the patients with cat cry syndrome.
N° |
IRM |
Nom |
Âge |
Sexe |
1,5 T |
Caryotype |
1 | 12040 | JOU. C. | 2
ans | F | + | 46, XX, del(5)(pter
? p.14.2) |
2 | 11818 | CAL M. | 6
ans | F | + | 46, XX, del(5p) |
3 | 18498 | NAS. S. | 10
ans | F | + (0.15 T) | 46, XX, del(5)(Pter
? p.15.31) |
4 | 10749 | BLA. J.B. | 16
ans | M | + | 46, XY, r(5)(p14q35) |
5 | 18674-5 | DAG. M. | 30
ans | F | + | 46, XX. del(5)(pter
? p.14.2) |
6 | 19422 | SAU G. | 33
ans | F | + | 46, XX, del(5)(pter
? p. 1400) |
7 | 1925 | HAC. H. | 27
ans | F | + (0.15 T) | 46, XX, del(5p) |
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Technique IRM
Deux systèmes d'IRM ont été utilisés : d'abord un appareil à bas
champ, résistif (Magniscan 0.15 T de la CGR), prototype implanté en 1984 dans
le service, remplacé par un système à haut champ, supraconducteur à 1.S Tesla
(SIGNA* de GE-CGR). Le protocole technique adopté à haut champ, comporte 4
séquences d'acquisition 2D et 3D pondérées en T1 et en T2, dans différents
plans d'orientation céphalique rigoureusement établis, afin de faciliter
l'approche analytique comparative ou évolutive des images.
Les acquisitions comportent :
1 - des coupes sagittales jointives couvrant l'encéphale, de 5 mm
d'épaisseur, en écho de gradient pondérées en TI (MPGR/110°, TR. 480 ms.,
TE. 5 ms.) et/ou en écho de spin (POMP, TR. 400 ms, TE. 10 ms);
2 - des coupes axiales non jointives orientées selon le plan
neuro-oculaire ou PNO (Cabanis et al., 1981, 1982 ; Tamraz, 1983 ; Tamraz et
al., 1984) et/ou dans le plan chiasmato-commissural postérieur ou Ch-Cp
(Tamraz et al., 1990, 1991 ; Tamraz, 1991) en séquences T2 (S.E., TR. 2800 ms,
TE. 35-80 ms. et récemment S.E. Fast, TR. 4200 ms, TE. 18-144 ms) de 5 mm
d'épaisseur ;
3 - des coupes coronales jointives orientées selon le plan
commissural-postérieur-obex ou Cp-Ob (Tamraz et al., 1990, 1991 ; Tamraz,1991)
en écho de gradient M.P.G.R./110°) ;
4 - une séquence 3DFT volumique pondérée en TI, en coupes de 1 à
2 mm jointives couvrant toute la tête (S.P.G.R./25°, TR. 23 ms, TE. 5 ms) et
permettant de pratiquer une reconstruction multiplanaire ou surfacique
reconstituant de façon fidèle les parties molles faciales et l'encéphale du
patient. Les données sont archivées sur disque optique permettent un accès
facile en vue de toute nouvelle approche morphométrique à définir.
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Approche biométrique adoptée
Une approche biométrique originale et biostéréométrique en cours
de développement, basée sur l'utilisation des deux nouveaux référentiels
encéphaliques orthogonaux (Ch-Cp, comme référence horizontale parallèle au
plan de la scissure latérale et Cp-Ob comme référentiel vertical
matérialisant le grand axe du tronc cérébral), est pratiquée (Tamraz et
al., 1990, 1991). Un certain nombre de plans directeurs sont tracés
parallèlement aux précédents (fig. 6) correspondant aux projections sur le
plan sagittal médian des coupes retenues pour l'approche biostéréométrique.
Trois classes de mesures sont proposées: mesures de distance (10 pour
l'hémisphère cérébral, 14 pour le tronc cérébral et 2 pour le vermis
cérébelleux), mesures de surface (5 pour la face interne de l'hémisphère),
dix mesures angulaires, et 12 indices encéphaliques sont calculés. Tous ces
paramètres préliminaires sont choisis en fonction de leur intérêt apparent
pour l'analyse morphométrique, objet d'un travail précédent (Tamraz, 1991).
Les résultats numériques observés sont confrontés à ceux obtenus chez des
sujets normaux et chez d'autres patients présentant des constitutions
pathologiques en rapport avec des aberrations chromosomiques. La validation de
ces paramètres de mesure nous a amenés à recourir à deux types d'approche
analytique: l'une monoparamétrique basée sur la méthode d'analyse de
variance, et l'autre multiparamétrique reposant sur la méthode d'analyse
discriminante appliquée aux syndromes étudiés. L'objectif étant d'essayer
de séparer au mieux les différents groupes de patients et d'obtenir une
certaine discrimination des syndromes, tout en maintenant leur différenciation
du groupe des témoins (Tarnraz,1991).
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Protocole anesthésique
Les explorations IRM ont été pratiquées sous sédation, par voie
intra-veineuse permettant de pratiquer ces examens en ambulatoire (R.G.). Le
protocole anesthésique adopté actuellement comporte l'utilisation du
propofol, et ce, à raison de 2,5 à 4 mg/kg p.c. pour l'induction et de 20 à 150
mg pour l'entretien de 30 mn au maximum. Au moment de l'induction, est
injectée également une dose unique de midazolam â raison de 2,5 à 12,5 g
adaptée au poids corporel et au degré d'agitation de l'enfant. Les résultats
obtenus s'avèrent, dans notre expérience portant sur plus de 300 enfants
depuis 1990, très probants, en ce qui concerne la qualité du réveil.
L'enfant se réveille généralement en fin d'examen, retrouve son orientation
temporo-spatiale et recouvre son tonus musculaire dans le quart d'heure qui
suit. La surveillance cardio-respiratoire pendant l'examen est assurée par
l'acquisition de 2 paramètres physiologiques indépendants:
l'électrocardiogramme en continu et la saturométrie avec pulsations
périphériques. Tous les enfants pouvaient repartir 1 à 3 heures après
environ. L'objectif fixé à cet égard et auquel nous nous sommes efforcés de
rester fidèles est celui d'une sédation sans intubation pendant un temps
d'examen efficace le plus court possible tout à fait envisageable à haut champ,
avec une dose d'entretien excédant rarement le triple de la dose d'induction.
Aucun accident majeur n'est à signaler jusqu'à présent.
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Résultats et discussion
Nous nous proposons de rapporter les résultats de l'analyse
anthropométrique et biométrique crânio-encéphalique et orbito-faciale à
partir des données anatomiques obtenues en IRM in vivo chez nos patients
porteurs d'une maladie du cri-du-chat (tableaux I et II). Ces résultats, très
préliminaires et à valeur qualitative plutôt que quantitative, reposent sur
une approche méthodologique originale adoptant les référentiels
précédemment décrits. Il s'agit des plans, chiasmato-commissural-postérieur
(ch-cp) comme référentiel encéphalique horizontal (Tamraz et al., 1990,
1991), parallèle au plan de la scissure latérale ("plan sylvien") et
commissural-postérieur-obex (cp-ob) comme référentiel vertical (Tamraz et
al., 1990, 1991), matérialisant le grand axe du tronc cérébral et
perpendiculaire au précédent. L'approche orbito--faciale quant à elle, repose
sur le plan neuro-oculaire (PNO), plan des voies optiques antérieures par
excellence (Cabanis et al., 1981, 1982 ; Tamraz, 1986 ; Tamraz et al., 1984),
dont la biométrie oculo-orbitaire est validée en tomodensitométrie-Rx in
vivo (Cabanis et al., 1982 ; Saban et al.,1983).
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Anthropométrie clinique
Depuis les années 70, on assiste à un développement croissant et
à un intérêt marqué pour les méthodes anthropométriques appliquées à la
caractérisation des syndromes par aberration chromosomique. De nombreux
auteurs ont essayé d'établir des échelles biométriques et
anthropométriques destinées à faciliter l'approche clinique des patients et
à répondre aux deux problèmes cruciaux de la génétique clinique : le
diagnostic du syndrome malformatif et sa classification. Un certain nombre de
valeurs standards concernant la population générale sont établies et la
région crânio-faciale est loin d'en faire défaut comme en témoignent les
nombreux travaux anthropométriques connus (Farkas, 1981 ; Feingold et al.,
1974 ; Feingold, 1983 ; Meaney et al., 1986 ; Roche et al., 1983 ; Sivan et
al., 1982 ; 1983b ; Stengel-Rutkowski, 1984 ; Ward et al., 1984). Il reste
néanmoins, beaucoup à faire pour l'encéphale en IRM in vivo, comme nous avons
eu l'opportunité de l'évoquer lors d'un travail antérieur portant sur une
série de patients explorés à bas champ [34], travail poursuivi depuis sur une
centaine de patients présentant des constitutions pathologiques dues à des
aberrations chromosomiques ou des maladies géniques (Tamraz,1991).
Nous nous sommes intéressés dans ce travail préliminaire à
l'étude de l'étage orbitaire compte tenu de son importance pour
l'identification clinique du syndrome et la controverse que soulève le
problème de l'hypertélorisme (Breg et al., 1970). Ainsi, 6/7 de nos patients,
explorés selon le Plan Neuro-Oculaire (PNO) et à haut champ, ont fait l'objet
d'une étude biométrique oculo-orbitaire (3 enfants et 3 adultes). Les
données métriques acquises sur console diagnostique sont confrontées aux
données normales de la littérature, tant chez l'enfant (Feingold et al.,
1974) que chez l'adulte (Cabanis et al., 1982). Les principaux résultats sont
rassemblés dans le tableau II, avec entre parenthèses, quand elles existent,
les valeurs normales correspondantes. Il en découle les observations suivantes
:
1 - Concernant la distance bi-canthale externe, mesurée dans le
plan axial de référence, le plan neuro-oculaire, plan des voies optiques
antérieures, elle s'avère être inférieure à la normale, tant chez les
enfants (patients 1 à 3) que chez les adultes (patients 4 à 6), les valeurs
normales rapportées dans le tableau II, entre parenthèses, sont observées
chez 97% des sujets normaux du même âge. Ces résultats absolus ne sont pas
étonnants dans la mesure où l'on sait que tous ces patients sont
microcéphales.
2 - Quant à l'étude de la distance bi-canthale interne et la
distance interplanaire maximale, effectuée dans le PNO, plan des axes
orbitaires, elle se heurte en IRM à quelques difficultés dépendant de la
technique à savoir l'épaisseur du plan de coupe et l'imperfection de
l'orientation des plans de coupe pratiquées chez deux de nos patients. Pour
les enfants la seule difficulté rencontrée est la reconnaissance de la coupe
passant parfaitement par les commissures internes du fait de la présence de
l'épicanthus. Les résultats obtenus pour la distance bi-canthale interne chez
les enfants et la distance inter-planaire maximale chez les adultes ne montrent
pas de grandes divergences, par rapport à la normale. Ces mesures ont toutes
été effectuées sur console après reconnaissance des repères
squelettiques.
3- La distance inter-oculaire séparant le point central des deux
cristallins, repères antérieurs du PNO, est dans les limites de la normale
chez les enfants mais augmentée chez deux (patient 5 et 6) des trois adultes.
Cette augmentation de la distance inter-oculaire chez ces deux adultes
s'accompagne d'une élévation de l'indice de distance inter-oculaire, et
s'associe à une élévation comparable de l'indice de téléorbitisme, indice
dont la valeur peut être considérée comme normale chez les 3 enfants et
l'adolescent (patient 4).
Il apparaît donc, à la lumière des résultats des mesures
squelettiques obtenus chez nos 7 sujets, que l'hypertélorisme clinique
considéré comme très caractéristique puisque présent dans près de 95 %
des cas, est majoré chez l'enfant par la présence d'un épicanthus. Chez
l'adulte, l'hypertélorisme s'accompagne d'un hypertélorbitisme chez deux de
nos patients. Il n'a pas été noté dans ce travail très préliminaire
d'anomalies significatives quant à la longueur axiale des globes oculaires dont
les dimensions moyennes sont aux limites inférieures de la normale pour
l'âge, de l'ordre de 21 mm chez les enfants et de 22 mm chez les adultes. La
longueur axiale moyenne, mesurée en tomodensitométrie à rayons-X, étant
constante et de l'ordre de 24 mm chez l'adulte [5]. L'analyse des valeurs des
angles des parois latérales des orbites ne montrent pas de variations notables
chez 4 de ces patients. Par contre on note une ouverture significative de
l'angle formé par les deux segments intra-orbitaires des 2 nerfs optiques,
dans deux-tiers des cas.
Haut
Morphométrie encéphalique
Peu de travaux antérieurs rapportent des anomalies morphologiques
de l'encéphale chez ces patients, anomalies d'ailleurs pour la majorité non
spécifiques (Basch et al., 1968 ; Breg et al., 1970 ; Cavalieri et al., 1964 ;
Colover et al., 1971 ; Flannery et al., 1988 ; James, 1969 ; Labrune, 1967 ;
Lejeune et al., 1964: Lemembre et al., 1971 ; Mennicken et al., 1968 ;
Rethoré, 1977 ; Rehoré et al., 1984 - Solitare, 1967 ; Stahl et al., 1967 ;
Vissian et al.,1971 ; Warkany,1975). L'exploration IRM in vivo de nos 7
patients d'âges différents, nous a permis de retenir comme anomalie constante
et caractéristique pour le syndrome, l'atrophie relative très marquée du
tronc cérébral par rapport à la masse cérébrale (fig. 1 A,K ; 2 A,E,H,L ;
3A,B,E,H à K ; 4 A). Cette atrophie intéresse plus particulièrement encore la
protubérance annulaire dont la calotte présente un diamètre
antéro-postérieur très diminué, proche de celui du bulbe ouvert, bien
visible sur la seule coupe sagittale médiane (fig. 1 K; 2 A,E; 3 A,E,H à K; 4
A). A cette atrophie de l'étage protubérantiel s'associent de façon très
corrélée, celle des pédoncules cérébelleux moyens de calibre très
diminué (fig.1 F,L; 2 G; 3 D,F,N; 4 C). Le faible volume apparent de l'album
des hémisphères cérébelleux (fig. 1 B,C,D; 2 M,N,O; 3 C) avec dilatation ex
vacuo de la cavité du quatrième ventricule (fig. 1 C,F,K; 2 A,E,G; 3 A,E,H à
K; 4 A,G) et les signes d'atrophie vermienne, supérieure surtout (fig. 1 K; 3
A,E,H à K; 4 A), sont à rapprocher des anomalies précédentes et semblent en
être le corollaire immédiat. Cette hypotrophie est plus particulièrement
marquée chez les plus jeunes de nos patients, pouvant peut-être traduire un
retard de maturation des voies panto-cérébelleuses. Cela pourrait en partie
tout au moins expliquer les troubles de la coordination motrice observée chez
ces patients. Ces résultats qualitatifs, sont confortés par les résultats
très préliminaires de l'approche morphométrique précédemment évoquée
(Tamraz, 1991).
Il est intéressant de noter aussi la découverte fréquente d'une
méga-grande citerne cérébelleuse, bien visible sur les coupes sagittales
médianes chez tous nos patients (fig. 1 K ; 2 A ; 3 A ; 4 A), se prolongeant
vers le haut, en arrière du vermis jusqu'à la tente du cervelet chez deux
d'entre eux (patient 2 et 4). Une hypoplasie cérébelleuse gauche relative
(patient 2) et bilatérale (patient 4) sont observés. L'un de nos patients
(patient 2), présentait une dilatation bilatérale des corps ventriculaires
latéraux, plus marquée aux extrémités postérieures. Seul l'un de nos
patients montrait des anomalies de signal sur la séquence pondérée en T2, à
type de haut signal intéressant la substance blanche périventriculaire et
visibles notamment au contact des carrefours ventriculaires eux-mêmes dilatés
(fig. 1 I,J).
Haut
Morphologie du larynx
L'un de nos patients (patient 5), a bénéficié, en plus de
l'examen de l'encéphale, d'une exploration IRM du défilé pharyngo-laryngé
dans les trois plans, sagittal (fig. 5A et B), coronal (fig. 5D à G) et axial
(fig. 5 C et H à K), ne mettant pas en évidence d'anomalies malformatives
évidentes n'était-ce le caractère rudimentaire déjà décrit, de l'appareil
laryngé (Pontet et al., 19b5 ; Ward, 1968).
TABLEAU II. - Résultats de la biométrie oculo-orbitaire :
6/7 patients. TABLE II. - Results of the oculo-orbital biometry : 6/7
patients
|
dBCE |
dBCI |
Ind TOr (N = 29) |
Ind (IO) (N = 65) |
Ang PE (N = 850) |
Ang NO (N = 520) |
Ig Ax.O (N = 24) |
1 | 70 (83) | 25
(32) | 28 | 61 | 81 | 61 | 21 |
2 | 78 (90) | 29
(34) | 23 | 65 | 87 | 71 | 20 |
3 | 87 (93) | 28
(36) | 25 | 61 | 93 | 60 | 21 |
4 | 81 (97) | 26
(28) | 26 | 64 | 70 | 46 | 22 |
5 | 94 (97) | 34
(28) | 40 | 71 | 86 | 63 | 22 |
6 | 90 (97) | 25
(28) | 33 | 70 | 84 | 56 | 22 |
dBCE (distance bicanthale externe): écart
entre les extrémités antérieures des piliers orbitaires externes ; dBCI
(distance bicanthale interne) ; Ind TOr (indice de téléorbitisme) : rapport
entre la distance interplanaire max./dBCE ; Ind (IO) : indice de distance
inter-oculaire (rapport de distance inter-pupillaire/dBCE) ; Ang PE (angle des
parois externes des orbites) ; Ang NO (angle des 2 nerfs optiques) ; Ig Ax 0
(longueur axiale des globes oculaires) |
Haut
Conclusion
Établir des corrélations anatomiques portant sur la morphologie de
l'encéphale in vivo tel que nous l'autorise de façon non invasive l'imagerie
par résonance magnétique, permet, dans un certain nombre de cas, de décrire
des anomalies caractéristiques de l'un ou l'autre de ces syndromes
génétique, dont la multiplicité et la complexité est fort bien connue.
L'approche morphométrique encéphalique, l'instar de l'approche
anthropométrique clinique, devrait permettre dans certains cas de décrire
certains éléments d'un "phénotype encéphalique " propre â certaines
classes de syndromes pathologiques et aider au démembrement des entités les
plus réelles d'entre elles, illustrées pour le mieux par les maladies par
aberration chromosomique. De plus, I'IRM permet d'objectiver et de reconnaître
parfois certaines anomalies orientant vers la recherche de désordres
métaboliques innés sous-jacents ou associés. Enfin, la facilité et
l'innocuité avec lesquelles un contrôle évolutif in vivo peut être
pratiqué, font de l'IRM une technique de choix permettant le suivi évolutif
voire thérapeutique dans certains cas, élément de plus venant enrichir nos
connaissances sur l'histoire naturelle de ces maladies génétiquement
déterminées. Plus amples travaux sont certes encore nécessaires avant qu'une
méthodologie efficace puisse être dégagée.
 Fig. 1. - (patient 1) : Succession de coupes
frontales orientées dans le plan Commissural-postérieur-Qbex (Cp-Ob) passant
par le tronc cérébral (A), très grêle, les pédoncules cérébelleux moyens
(B) et l'album cérébelleux (C, D) de volume réduits. (E à J): Coupes axiales
dans le plan Neuro-oculaire passant par le tronc cérébral et montrant des
citernes de la fosse postérieure élargies, des pédoncules cérébelleux
moyens faiblement développés (F) et des anomalies de signal à type de haut
signal en séquence T2, dans la substance blanche périventriculaire (I, J).
Élargissement important de la grande citerne et du 4e ventricule (K, L) et
faible volume relatif de la protubérance (K) avec diminution de son diamètre
antéro-postérieur dans le plan sagittal. Noter l'aspect aminci du corps
calleux par rapport la surface globale de l'hémisphère cérébral
(K).Fig. 1. - (patient 1) : successive frontal cuts oriented
according to the commissural-obex ligne (Cp-Ob) passing through the brainstem
(A) the middle cerebellar peduncles (B) and the cerebellar white matter (C,D)
which are recuced in volume. (E to J) : axial cuts according to the
neuro-ocular plane passing through the brainstem and showing the cisterns of
the posterior lassa which are in larged, the middle cerebellar peduncles poorly
developped (S) with areas of high signal of the peri-ventricular white matter
on long T2 weighted sequences (I,J). Important enlargement of the cisterna
magna and the fourth ventricle (K,L) and very small development of the pons (K)
with decrease of its entera-posterior diameter in the sagittal plane. Note the
thinning of the corpus callusum as compared to the surface of the cerebral
hemisphere (K).
 Fig. 2.
- (patient 2) : (A) : Coupe sagittale médiane montrant un aspect atrophique du
pont et un élargissement de la grande citerne. (B) : Béance de l'extrémité
antérieure de la scissure latérale. (C) : Aspect grêle et caractéristique
du tronc cérébral. (D à G) : Élargissement des citernes
latéro-cérébelleuses (H à K) : coupes axiales du tronc cérébral montrant
le petit volume du pont (I), l'élargissement du sillon médian antérieur du
bulbe avec possible fonte du relief olivaire inférieur des deux côtés (H),
et le faible développement des pieds des pédoncules cérébraux (K). (M à O)
: Asymétrie de développement des hémisphères cérébelleux avec hypotrophie
relative du gauche (N) et dilatation bilatérale ex vacuo des carrefours des
ventricules latéraux (O).Fig. 2. - (patient 2): (A): Mid-sagittal
out showing an atrophic aspect of the pons and enlargement of the cisterna
magna. (B): enlargement of the anterior extremity of the lateral fissure. (C):
caracteristically reduced volume of the brainstem. (D-G): enlargement of the
latero-cerebellar cisterns. (H-K): axial cuts through the brainstem showing a
small volume of the pons (I), enlargement of the anterior median sulcus of the
medulla with possible atrophy of the inferior olivary nuclear complex on both
sides (H), and a small developpment of the pes pedunculi (K). (M-O) Asymetrical
development of the cerebellar hemispheres with relative hypotrophy of the left
one (N) and bilateral dilatation ex vacuo of the atria of the lateral
ventricules (O).
 Fig. 3 .
- (patient 3) : Aspect relativement grêle du tronc cérébral pour l'âge (A,
B), du pont et des pédoncules cérébelleux moyens en particulier (D à G dans
le plan sagittal et P - Q dans le plan axial). Faible développement des album
cérébelleux (C) mais aspect et volume normal des flocculus bien visibles (Q).
Elargissement des sillons cérébelleux vermiens avec cavité du 4e ventricule
élargie sur la succession de coupes médianes et paramédianes jointives de
1,5 mm d'épaisseur en séquence d'acquisition volumique (H à K). Grande
citerne de la fosse postérieure de grand volume (J, K). Succession de coupes
axiales passant par le tronc cérébral (L à S).Fig. 3. - (patient
3): Relatively small volume of the brainstem according to patient age (A,B), as
well as the pons and the middle cerebellar peduncles shown in the sagittal
plane (D-G) and in the axial plane (P-G). Small development of the cerebellar
white matter (G) but normal volume and shape of the flocculi (C). Enlargement
of the vermian cerebellar sulci with enlargement of the fourth ventricle, shown
on the contiguous median and para-median cuts of 1,5 mm thickness on the 3D
acquisition (H-K). Increased volume of the cisterna magna (J,K). Successive
axial cuts passing through the brainstem (L-S).
 Fig. 4. - (patient 4) :
Microcéphalie majeure et caractéristique avec développement quasi-normal du
massif facial (A, B), et surtout de l'étage orbitaire dont les dimensions
antéro-postérieures occupent près de la moitié de la longueur axiale du
crâne (C, D), rappelant les proportions observées chez les primates.
Hypoplasie des hémisphères cérébelleux avec élargissement des citernes de
la fosse postérieure (E, F). Absence d'anomalies sur le massif facial (I à L),
exploré dans le plan axial.Fig. 4 . - (patient 4) : Major
macrocephaly with normal deve-lopment of the face (A,B) and the orbits more
particularly which antero-posterior dimensions corresponding to nearly half the
distance of the antero-posterior length of the skull (C,D), as observed with
the same proportions in primates. Hypoplasia of the cerebellar hemispheres with
enlargement of posterior fossa cisterns (E, F). Absence of abnormalities on the
face (I-L) as explored in the transverse plane.
 Fige 5. - (patient 5) : Exploration
du défilé pharyngo-laryngé dans le plan sagittal (A, B), axial (C), et
coronal (D à G) et du plancher buccal (H à K) ne révélant pas d'anomalies
majeures. Aspect normal de la moelle cervicale (B).Fig.5. -
(patient 5) : Exploration of the pharynx and the larynx in the sagittal plane
(A,B), the transverse plan (C) and the coronal plan (D-G) as well as the mouth
(H-K), showing no particular abnormalities. Normal aspect of the cervical cords
(B).
 Fig. 6. -
(référentiels encéphaliques) : Coupe sagittale médiane (A) et sa
représentation schématique (B) montrant la projection des plans de
référence encéphalique à la base de l'approche morphométrique, et dont les
repères médians sont: le point chiasmatique (Ch), la commissure postérieure
(Cp) et l'obex (Ob). Ces plans orthogonaux sont: le plan chiasmato-commissural
postérieur (Ch-Cp), référentiel horizontal définissant un plan " Sylvien "
et le plan commissural postérieur-obex (Cp-Ob) orienté selon le grand axe du
tronc cérébral (Tamraz et al., 1991; Tamraz, 1991).Fig. 6. -
(cephalic orientations) : Mid-sagittal cut (A), and its schematic
représentation (B) showing the projections of the reference encephalic lignes
which constitued the coordinates of the morphometric approach. The reference
landmarks on the mid-sagittal MR cut are: the chiasmatic point (Ch), the
posterior commissure (Cp) and the obex (Ob). These orthogonal cephalic planes
are: the chiasmato--commissural plane (Ch-Op), horizonal reference ligne
corresponding to the " Sylvian " lateral fissure plane and posterior
commissural-obex plane (Cp-Ob) oriented according to the great access of the
brainstem (Tamraz et al., 1991 ; Tamraz,1991).
Haut
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